La Cité d’Ys

Ecrit par L'eautochtone le 19 octobre 2013

Après l’article consacré à l’Atlantide, j’ai trouvé bon d’en écrire un autre sur sa consœur bretonne. Je veux parler de la  non-moins célèbre cité d’Ys, située dans ce qui se trouve être aujourd’hui la baie de Douarnenez (entre la presqu’île de Crozon, au Nord, et la presqu’île du Raz ou cap Sizun, au Sud), dans le Finistère sud.

La légende de la Cité d’Ys prend racine dans les contes bretons que l’on se transmet de génération en génération. Voici son histoire…

baie douarnenezLe pieux roi Gradlon qui avait pour conseiller Saint Guénolé, décida un jour de construire une cité protégée des vagues par une solide digue, sur des terres conquises sur la mer. Les digues étaient fermées par une gigantesque porte, porte dont la clé était détenue par la seule personne du roi  et qui n’était ouverte que pour permettre l’écoulement de l’eau des marées. Cette cité était la plus florissante et la plus riche de l’océan Atlantique, grâce à son port qui était le point d’arrivée des marchandises exotiques venant de contrées lointaines. Mais sa richesse attiraient des marins, qui eux, apportaient la tentation et le

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vice. Gradlon, ayant hélas une fille volage et rebelle – la princesse Dahut, se désolait et déplorait non seulement le comportement de cette dernière, mais également les péchés de sa chère cité. Sa désolation était d’autant plus grande que Saint Guénolé lui prédit la chute d’Ys à cause des exactions commises dans les murs de la cité. Le roi, pourtant, ne parvenait à contrôler ni ses sujets ni sa propre fille.

Une nuit, pendant le sommeil de son père, Dahut vola la clé et ouvrit la porte de la digue pour faire entrer son amant, ce qui provoqua l’inondation de la cité. Pour sauver sa fille, Gradlon tenta d’atteindre les Hautes Terres sur son cheval blanc. Lorsque les vagues étaient sur le point de les noyer, Saint Guénolé exigea du roi que celui-ci jette sa pécheresse de fille dans les flots. Ce dernier s’exécuta, non sans avoir beaucoup hésité : ce qui le sauva. Gradlon fonda ensuite la ville de Quimper.

Fuite du Roi Gradlon - Évariste-Vital Luminais

« La Fuite du Roi Gradlon » par Évariste-Vital Luminais

On raconte que Dahut survécut et devint une sirène. Elle se servirait de ses charmes pour attirer des marins et des pécheurs pour ensuite les entrainer au fond de l’eau. Les jours calmes, les visiteurs affirment qu’ils entendent les cloches de la cité d’Ys sonner du fin fond des eaux de la baie, et qu’ils voient des fantômes errer à la surface de la Manche.

Cette légende, au même titre que celle de l’Atlantide, est une allégorie. Pour l’expliquer, il convient de ré-expliquer le contexte dans lequel ce mythe est né. La tragédie s’est déroulée au Vème siècle après JC, soit pendant l’Évangélisation de la Bretagne (447 à 637) par les Sept Saints de Bretagne, parmi lesquels Saint-Guénolé. Ainsi cette légende illustre l’éternel combat du Bien contre le Mal, de la Piété contre le Péché. Le roi Gradlon, en condamnant sa fille, voit sa vie sauve : il ne doit sa survie qu’à sa piété et à sa fidélité envers Dieu. Cette allégorie est purement religieuse et une nouvelle preuve de Justice divine.

La Bretagne étant une région restée très pratiquante, le mythe y demeure très présent; pour témoin, la statue équestre de Gradlon trônant dans les airs entre les deux flèches de la cathédrale de Quimper rappeler la tragédie.

statue - gradlon

Illustrations:

Carte de la Rade de Brest et de la baie de Douarnenez –  Extrait de la carte SHOM 7066

« Apparition de la ville d’Ys »  par Jean-François Le Saint et Christian Le Gall

« Fuite du roi Gradlon » par Évariste-Vital Luminais

Sources:

Atlas des cités perdues par Brenda ROSEN,  Editions Vega-Esotérisme

http://www.infobretagne.com/fondateur-bretagne.htm

http://www.gralon.net/gralon.htm

http://www.keris-studio.fr/ys/kerys/naissanc.htm

Il s’agit une fois de plus d’un article à 4 mains, réalisé grâce à l’aide de ma sœur l’Alliénée : mille merci une fois encore !

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