Eau potable et gigantisme

Ecrit par la buveuse d'eau le 29 mai 2009

dessalementL’eau potable manque pour de nombreux endroits de la planète et les pays riches qui bénéficient de côtes maritimes se tournent de plus en plus vers les technologies de dessalement pour espérer fournir à une partie de leur population de l’eau douce.

L’heure est aux grands projets, coûteux et peut-être dangereux pour l’environnement, en tout cas c’est l’opinion de certains groupes écologistes.

En Californie, la plus grande usine de dessalement des Etats Unis va être construite dans les environs de San Diego. Cette usine de 300 millions de dollars devrait fournir de l’eau à 110.000 foyers en 2012 et ainsi subvenir aux besoins en eau potable de 10% de la circonscription de San Diego. Cette usine aura une capacité de dessalement deux fois supérieure à ce qui existe actuellement aux Etats Unis. Cela faisait 6 ans que ce projet était en discussion. Si les coûts d’installation ont diminué par rapport aux premières estimations grâce aux progrès techniques, un litre d’eau issu de l’usine sera un tiers plus cher que de l’eau potable issue de sources plus traditionnelles.

En Australie, c’est Sydney qui va être approvisionné en eau potable grâce à une usine de désalement d’ici 2010. Pour l’instant l’usine est construite à 80% et devrait commencer à pomper de l’eau à l’été. Il est prévu que l’usine fournisse jusqu’à 15% de l’eau potable de la ville d’ici 5 ans. La production journalière devrait être de 250 millions de litres d’eau. Ce projet n’est pas très populaire mais la situation de sécheresse que connait l’Australie est critique et cela a prévalu. Il est même prévu que l’usine puisse doubler sa production journalière. En parallèle à ce projet, des initiatives vont pousser à un meilleur recyclage de l’eau. Si aujourd’hui la ville recycle environ 25 millions de litres annuellement, elle prévoit d’en recycler jusqu’à 70 millions d’ici 5-6 ans.

Les technologies de dessalement ou de recyclage de l’eau sont plus chères que celles qui collectent et traitent l’eau des aquifères ou bassins versant. Elles sont également coûteuses en énergie et présentent un risque écologique du fait de rejets à forte salinité (concentration en sels dissous). C’est ce rejet qui inquiète beaucoup les groupes écologistes. Ainsi la centrale de San Diego sera obligée de créer une zone humide de 22 hectares dédiée à la pisciculture autour de la bouche de rejet afin de compenser toute mortalité anormale des espèces présentes naturellement dans la zone.

Le premier pays producteur d’eau douce à partir de l’eau de mer est l’Arabie Saoudite. Les autres pays qui ont construits de grandes usines de dessalement sont les Etats Unis, Israel, Chypre, le Koweit…

Les deux principales techniques de dessalement utilisées dans le monde sont la distillation et l’osmose inverse.

La distillation simple reprend le principe du cycle naturel de l’eau : l’eau de mer est portée à ébullition, la vapeur produite se condence au contact d’un matériau alimenté en eau de mer froide, un éjecteur ou pompe évacue les gazs non condensables et un groupe électropompe soutire l’eau condensée et un autre l’eau de mer concentrée (saumure). Mais les besoins en énergie de cette technique sont énormes et peu adaptés à la fourniture d’eau potable pour la population.

La distillation à multiple effet est une juxtaposition de cellules fonctionnant selon le principe de la distillation simple. La consommation d’énergie est celle de la distillation simple divisée par le nombre d’effets (de cellules).

L’avantage de la distillation est que l’eau produite est de l’eau distillée, reminéralisée elle est consommable par la population, laissée telle quelle, elle peut être utilisé dans l’industrie ou dans une centrale thermique. Un des inconvénients de la distillation est le nécessaire prétraitement de l’eau de mer pour bloquer la prolifération des micro-organismes vivants dans l’eau de mer ; elle doit être ensuite filtrée et traitée anti-tartre.

L‘osmose inverse est basée sur la propriété des membranes semi-perméables qui laissent passer l’eau tout en arrrêtant les sels dissous. Les membranes sont sujettes à l’encrassement et à l’entartrement et des prétraitements sont donc nécessairement appliqués. La consommation électrique d’une centrale basée sur l’osmose inverse est liée à la salinité de l’eau de mer (variable selon les régions plus faible aux pôles et forte près de l’équateur).

Sources :

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