Capture du CO2 dans les océans par géo-ingéniérie ?

Ecrit par la buveuse d'eau le 18 février 2010

terre températures« La géo-ingéniérie est un terme utilisé pour désigner des projets scientifiques visant à modifier le climat et l’équilibre énergétique terrestre pour lutter contre le réchauffement climatique. »
C’est un concept qui divise la communauté scientifique : on en sait encore peu sur la régulation du climat à l’échelle de la Terre et introduire divers éléments pour en modifier le fonctionnement pourrait s’avérer désastreux (ou pas selon les points de vue).

L’océan a longtemps été vu comme une réserve inépuisable, mais aussi comme une poubelle gigantesque où tout peut aller se perdre dans les profondeurs. Une des possibilités envisagée par les adeptes de la géo-ingéniérie est la capture du CO2 de l’atmosphère dans les océans : soit par fertilisation des océans par du sulfate de fer qui doit favoriser la croissance du phytoplancton qui consomme du CO2 atmosphérique, soit par le pompage des eaux profondes riches en nutriments vers la surface afin de favoriser la croissance du phytoplancton. Le phytoplancton consomme du CO2 et en mourant coule dans le fond des océans.

PhytoplanktonLa première de ces « solutions » a vu son expérimentation débuter début 2009 sous la conduite d’équipes de recherche allemandes et indiennes dans les mers antarctiques. Des expérimentations ont eu lieu sur 39 jours. Les principales conclusions obtenues par l’équipe de recherche sont que les bénéfices d’une fertilisation par le fer sont pauvres (et difficilement quantifiables) et dépendent des lieux de fertilisation (les colonies de phytoplanctons sont différentes selon que l’on se situe le long des côtes ou en pleine mer) et du type de colonie présente.

La seconde option, celle d’un apport de nutriments venant des couches profondes, a elle aussi été étudiée par une équipe allemande de l’IFM-GEOMAR, à l’université de Kiel. Les chercheurs allemands, australiens et anglais ont mis au point un modèle de simulation reposant sur les facteurs les plus optimistes afin d’en étudier les possibles conséquences. Les scénarios les plus optimistes prévoient une capture de CO2 de 3 gigatonnes par an ( pour 36 gigatonnes de produites par les activités humaines chaque année). Mais ce qui a surpris les chercheurs se sont les conséquences probables sur les terres : les températures plus basses des eaux ramenées en surface entraineraient un refroidissement de la température de l’atmosphère et ralentirait par conséquent le processus de dégradation des matériaux organiques des sols. Et tout arrêt des pompes entrainerait un accroissement rapide des concentrations de CO2 atmosphériques et des températures de surface des eaux, probablement même au delà des mesures actuelles.

Pour l’instant, la conclusion c’est que les solutions envisagées ne seraient pas très efficaces et pourraient sans doute encore ajoutées aux difficultés que connait notre climat. Mais en cas de situation vraiment désespérée, cela pourrait ne pas suffire comme argument.

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