Dans le PNR du Livradois-Forez, l’ancien ruisseau des Murolles (atlas de Maury, 1845) a disparu pour laisser la place à celui de Madet (nom d’un groupe de maisons et de moulins). La vallée commence à partir de l’étang de la Gravière, commune de Fayet-le-Château. On la suit par des chemins facilement praticables, malgré quelques montées assez rudes.
Les photographies de cet articles ont été prises lors de l’été 2014 et début mars 2015 (Julien Perrier), ce qui explique les niveaux d’eau et de verdure très différents.
C’est le ruisseau des Ribeyres* (A) qui alimente l’étang des Gravières (B) à Fayet le Château. Cet étang appartient à 1a Société de pêche Michelin. Les restes d’une ferme fortifiée (La Foresterie) dominent la vallée.
Photographies Nicolas Laroche
Cette ruine est très embroussaillée, mais on peut y accéder de la Gravière, par un chemin qui va vers Le Petit Mauzun et Pincoup. Une prise d’eau, dite ‘bonde des meuniers’, assurait aux moulins un débit réservé en période d’étiage.
Photographies Nicolas Laroche
Sous la chaussée de la Gravière, on trouve une dizaine de moulins en ruines en moins de 200 mètres.
Photographies Julien Perrier
A part deux d’entre eux (La Gravière et Chez JeanLong), ces moulins sont absents de la mémoire des anciens et de l’Atlas de Maury (1844).
Photographies Nicolas Laroche
Le ruisseau des Ribeyres se transforme et prend le nom de Ricochet à sa sortie de l’étang (C). La vallée s’insinue dans un défilé étroit dit des Renards. Des rochers creusés de cupules et de sortes de sièges sont nombreux sur les crêtes qui bordent la vallée.
Photographies Nicolas Laroche
Des cercles de pierres, dans les gorges des Renards, pourraient avoir été le théâtre de cultes mégalithiques. Certains ont voulu y voir des sortes de cromlechs, d’autre des enclos à bestiaux.
Photographie Nicolas Laroche
Après avoir reçu l’apport du ruisseau de Marmade (en rive gauche) et du ruisseau du Pic (en rive droite), la rivière prend le nom de Madet. De nombreuses ruines de moulins jalonnent le parcours. Il s’agissait de petites unités de production familiales.
Photographie Julien Perrier
Plus en aval, les seuls moulins qui ont laissé un souvenir de leur activité sont le Moulin Blanc (pour l’huile de noix et la farine, Bouys (trois moulins à céréales), Brelet (moulin farinier). La chute de ce dernier mesure dix mètres d’un seul jet.
Photographie Nicolas Laroche
A Bouys, on distingue très bien le bief. Certains moulins sont plus importants que d’autres comme le moulin des Maquisards. D’autres sont mieux conservés car ils sont toujours habités (le Moulin Blanc, le Moulin de Bouys).
Photographies Nicolas Laroche
On trouve des traces d’anciennes glacières lors de notre périple.
Photographie Nicolas Laroche
A partir des moulins de Bouys, le ruisseau s’encaisse dans une gorge impressionnante, avec la commune de Montmorin en rive gauche et celle d’Egliseneuve en rive droite.
Photographies Nicolas Laroche
Entre les maisons et les fermes vigneronnes, vous apercevrez au loin les châteaux de Coppel, Busséol et Montmorin ainsi que la chaîne des Puys.
Des ponts âgés de plusieurs siècles sont encore visibles comme le pont des Pirins, qui vient d’être restauré ou le pont de Bouys,
Photographies Nicolas Laroche
Le premier nommé (mais le plus en aval) permettait le franchissement du Madet par la voie pavée qui reliait les châteaux de Mauzun et Montmorin à proximité du lieu-dit « Les Pirins ».
Photographies Julie Perrier
Il fut construit à une date indéterminée, peut être au 19e siècle (d’après la Base Mémoire). Il ne figure pas sur le plan cadastral de 1834. Il est en arkose.
Photographie Nicolas Laroche
Le pont des Buys situé au début de la balade semble bien plus solide.
Le Château de Mauzun par Nicolas Laroche
Depuis un siècle environ, les ronces, les orties et fougères envahissent ces lieux abandonnés.
Photographie Nicolas Laroche
Le débit du Madet est très fluctuant. D’un simple filet d’eau l’été, la rivière peu prendre très rapidement un aspect torrentiel.
Photographies Nicolas Laroche
Deux randonnées sont proposées :
– Sentier d’interprétation « Sur les traces de Jean La Nuit » – 5 kms – 1h30
– PR « La Vallée du Madet » – 9 kms – 2h30 – balisage jaune
Les balades débutent au parking des Pierrys. Pour y accéder, prendre la direction d’Ambert ou de Saint Dier d’Auvergne à partir de Billom par la D997, après 4km, tourner à droite à la Jonchère (après le restaurant) sur la D306 en direction des Pierrys.
Photographie Nicolas Laroche
Passer le village et se garer sur le parking à gauche à côté du lavoir (photographie ci-dessus).
Photographies Nicolas Laroche
En fin de promenade vous grimperez ensuite dans les vignes jusqu’à la table d’orientation de la butte de Méraille. rejoignez ensuite le village vigneron de Train puis votre point de départ.
Photographie Nicolas Laroche
Une association « La Vallée du Madet » a été créée afin de sauvegarder et valoriser ce site naturel (Association pour la Protection et la Promotion de la Vallée).
Photographies Nicolas Laroche
Bien plus en aval, le Madet rejoint l’Angaud entre Billom et Espirat.
* L’auvergnat rebeirà / ribeirà désigne normalement la rive de la rivière (nom très rependu avec par exemple le collège la Ribeyre à Cournon, le pont de Ribeyrolle dans les gorges de la Monne). Dérivé de ripa: rive, le mot latin riparia (« ce qui se trouve sur les rives, ce qui concerne les rives » = « l’ensemble des rives ») ne concernait pas le cours d’eau lui-même, mais l’ensemble de la vallée avec ses versants.
Sources :
– La vallée du Madet
– Page Perso Orange
– Site internet de Montmorin
