Le niveau des deltas en baisse dans le monde

Ecrit par la buveuse d'eau le 22 octobre 2012

CSDMS_weblogoD’après les résultats publiés par le CSDMS, le « community surface dynamics modeling system », 24 des 33 des plus grands deltas voient leur niveau baisser par rapport au niveau de la mer et des océans.
Ce groupe de recherche travaille depuis une vingtaine d’années sur l’évolution physique de la surface du globe, les dynamiques d’échanges entre lithosphère, hydrosphère, cryosphère et atmosphère. Ils mettent au point des logiciels de simulation et de prédiction des mouvements des fluides et des flux de sédiments (production, érosion, transport et dépôt). C’est ainsi que cette étude a pu être menée.

Dès 2007, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat avait conclu que beaucoup de régions deltaiques courraient le risque d’être à terme submergées par la montée des eaux marines. Ce risque serait exacerbé par les activités humaines : barrages et réservoirs empêchant les flux et apports de sédiments dans les deltas, dérivation pour irrigation des eaux fluviales, rejet des sédiments au delà de la plaine deltaique, le tout entrainant souvent un compactage des sédiments dans les deltas et un affaissement du niveau par rapport aux eaux marines.

Nile delta85% des grands deltas ont déjà connu de graves inondations d’eau salée ces dernières années. Ces incidents sont appelés à se répéter du fait de la montée des eaux et ce, même si les flux « normaux » de sédiments sont rétablis. Les typhons et ouragans ont également pour conséquence de faire monter le niveau de la mer près des côtes, ces tempêtes sont donc également un facteur de risque pour les deltas qui sont alors envahis par les eaux salées.

500 millions de personnes vivent sur ces plaines humides, riches et fertiles. L’entrée de plus en plus fréquente d’eau salée sur ces territoires endommage les cultures qui y poussent. Les deltas du Nil, du Gange et du Mékong sont extrêmement vulnérables aux actions humaines et au changement climatique. Ces deltas abritent aujourd’hui des millions d’habitants qui courrent le risque de voir les terres qu’ils habitent et exploitent être noyées et rendues impropres à l’agriculture.

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