Les hommes cultivent et consomment des céréales depuis des millénaires, l’invention du moulin hydraulique pour broyer le grain et le réduire à l’état de farine, est très vraisemblablement une extension des norias utilisées pour tirer l’eau des puits. Avant l’arrivée de la force hydraulique, ces moulins étaient de simples meules de pierre (granite, volcanique ou grès).
Les moulins, une très vieille histoire d’eau
L’une, mobile et pleine, en forme de roue montée, qui sur un axe horizontal, est mue par une traction animale ou humaine, nécessitant alors une quarantaine d’esclaves. L’autre, dans le même matériau, mais creusée, où on déposait le grain à broyer. Les mécanismes de roues s’améliorent ; cette fois les meules sont toutes deux en position horizontale. La première est fixe et légèrement creuse, elle accueille le grain à broyer par une trémie rudimentaire percée au centre de la meule, mobile, toujours mue par une traction humaine ou animale.
Ci dessus le Moulin de la Tranchère à Ceyrat
Au Moyen –âge, contrairement à l’idée reçue, le meunier (appelé aussi minotier) était généralement pauvre ; le métier de boulanger lui était souvent interdit ; le moulin, appartenant au seigneur ou au clergé.
Durant la renaissance, il passe locataire ; enfin après la Révolution, il devient propriétaire et Maître d’apprentissage pour les compagnons du devoir. Son rang lui vaut d’être reconnu en tant que notable du village.
Ensuite, au XIXe siècle, l’invention de la machine à vapeur et l’industrialisation, sonne peu-à-peu le glas des moulins hydrauliques, seuls quelques uns possédant un accès facile sont maintenus en activité. Nombreux sont les cours d’eaux portent encore, sur leur rives ou à leur abords les vestiges de ces moulins.
En Auvergne l’apparition des premiers moulins hydrauliques date du Moyen – Age, pour atteindre leur plein essor au XVIème siècle. Certains ruisseaux et rivières pouvaient, d’ailleurs, compter plus d’une dizaine de moulins les uns à la suite des autres, comme sur la Tiretaine qui, au village de Fontanas (photographie de gauche), en a dénombré jusqu’à onze, ou le Bédat qui entre les villages de Sayat et de Cébazat en alimentaient plus de 15…
Chaque moulin possède un usage spécifique, à grain, à huile, à papier, à tan (écorce de chêne pulvérisé pour la préparation des cuirs), hydraulique pour les scieries, pour le façonnage des lames de couteaux (ex : la vallée des rouets sur la Durolle, près de Thiers en photographie à droite).
Une expression connue :
Ne pas pouvoir être à la fois au four et au moulin
Cette expression existe depuis le XVIIe siècle.
Elle provient du droit féodal, lorsque les paysans ou vassaux étaient tenus d’utiliser le moulin et le four communs fournis par le suzerain pour moudre leur grain et cuire leur pain, moyennant redevance (tout comme ils devaient utiliser son pressoir pour obtenir leur vin).
Les deux tâches étant obligatoirement exécutées l’une après l’autre, il n’était pas possible d’être à la fois au moulin et au four.
Dans nos villes et nos villages ;
Le moulin, tout comme le lavoir et la fontaine, servait de point de rencontre et de discussions. Quelle ville ou village en bordure d’un cours d’eau, n’a pas dans la nomenclature de ses rues, une « rue du moulin » ou « place de la fontaine » ?….
L’eau de là.